oh absences de la nuit

oh absences de la nuit, à l’heure où ta voix s’allume…
oh saisissement des visages,
féroce et féline pureté : ton sourire aigu et chaud, un diamant à ton front, une longue ruine…

Caresse-moi. Caresse-moi de ton sexe
caresse-moi de tes ailes bruissantes
exige-moi, demande-moi qui je suis
caresse-moi de ta langue, sens mes yeux se fermer
et mes muscles frémir jusqu’à
s’électriser, et fondre et s’écouler de moi
— avec toi je prie,
oiseau de l’ombre, scintillant dans mes bras
avec toi je prie, je te salue par mes lèvres par mes crocs par mes nerfs
vois comme ma poitrine se macule d’ivoire dur et céleste
vois comme mes cuisses se drapent de brouillard et de rameaux
je te savoure, et le plaisir que tu m’infliges me place
au centre de nous deux
je ne suis qu’un autre animal
et ma bouche contient toutes les paroles du monde
je veux de toi le moindre frôlement
ma peau est un vaisseau en liesse
une nef des fous
et de moi je te donne les herbes, les révoltes, les soupirs, les impuretés
tout ce qui respire l’orgasme
je te le donne
je me soumets tant je te désire
cueille-moi contre tes ailes
et recrache-moi quelque part
au fond de ta souveraine étreinte