Des formes de repos : II

un grand et bon repos qui m’emplirait
ce serait
un matin : regarder dans le miroir
et sentir que je ne veux plus m’enfuir de mon corps
ce serait
marcher seule à travers des champs d’herbes hautes
au milieu du jour et de l’été
et m’asseoir un moment
la masse des montagnes me contiendrait toute entière
aux côtés de mille autres insectes
ce serait
enfouie quelque part dans Galway
dans un pub étroit et feutré
jouer avec d’autres des airs doux et joyeux et obscurs
et passer la nuit comme ça
en buvant du thé et du whisky
avec nos violons nos mélodies
avec des voix que je ne connais pas encore
revenir en Irlande comme à la maison.

ce serait
quand le soir tombe
le souffle perpétuel
contenu dans un corps transparent
à la dérive sur la mer.