Se consumer

ce désir épuisé d’étreindre en toi l’invisible
les nerfs nocturnes m’enserrent dans leur blancheur, dans leur promesse :
la bouche de l’aimé, son corps hanté d’herbes, je cours et je dévore j’aspire TOUT
je m’emmêle, je crame et je crache l’ouragan l’église le livre

O YOU TURMOIL

et puis mes muscles aussi
qui se soumettent à l’orgueil des torrents
fluidité rare unique transparente mouvement total
il faut bramer au long des montagnes
comme un envoûtement
rien de cette beauté n’est illusoire
la mer ce soir se dénoue et emprunte le chemin de ma gorge
l’écorchure trouve écho dans le seul silence
le courage est un cheval réticent
la langueur une robe d’absences
qui emprisonne mon corps et la lumière

ne t’attache pas à la fiction, à la mémoire
cherche plutôt les replis :
vois cette longue femme insoupçonnée
quittant le jardin des délices
dans le tremblement de midi