la nuit quelques crapauds au bord des mares
l’orage n’est plus très loin
la foudre dans leur bouche
et leurs yeux de vacarme
huit heures
et le pain n’a pas levé
elle est agenouillée
avec un peu de farine dans ses cheveux et dans ses larmes
elle n’est pas apaisée
par la chanson amère des serpents
elle ne crie pas lorsqu’ils brisent son collier de leur morsure
elle regarde sans rien dire les perles bleues répandues
du sang sur sa robe et ses mains
dans ses poches les débris de son miroir
les crapauds se sont tus
livrant à la nuit l’élégance du ruisseau
impossible de se rendormir avant l’horizon
les libellules meurent en silence
26. 05. 2012.