Les tours

J’ai présenté ce poème au concours Poésie en liberté.

quand tu marches dans la ville
les immeubles s’étirent avec ton ombre
au fur et à mesure

tu te souviens alors
que le soleil d’hiver est le soleil froid
celui que tu n’as pas vu venir

il taillade consciencieusement les visages

sous chaque aurore depuis septembre
sont déployées des ramilles multiples frissonnantes
elles sont ouvertes
au givre et à l’absence
ce sont ces grandes et folles racines qui déterminent
l’hiver

et le crépuscule le crépuscule qui s’effondre sous les étoiles
lui aussi est un crépuscule variable
car l’hiver fige la poussière
tu ôtes une à une
les griffes des vestiges au hasard du béton

seules des pierres pour marquer le passage
à ceci près qu’elles sont instables