l’aurore la langueur toi tes mains tes bras transpercer l’orage l’horizon
empoisonnée furtive ma maison
questions
questions
questions
en bas la route
amante virile et intrépide je marche à l’envers des rêves je fume à l’endroit du monde le plus grand
je mords des doigts invisibles et mourants
des fantômes apparaissent derrière des enfilades de vitres ils sont attendus le mardi
je suis de la couleur du ciel bas quand il est midi
je suis vide et soûlée à l’odeur des vagues
je suis vide
ma main est une amertume
disparaître serait peut-être une bonne chose
disparaître serait peut-être mourir mais pas seulement
disparaître serait relire la route et revenir enfin main dans la main avec ce qu’on est
les jardins en pleine ville
sur toi l’odeur persistante de ceux que tu as aimé
le brouillard la douleur l’envie le désir
à surmonter sur le pas de la porte le matin en vivant encore un peu quelques heures sans toi
il s’agit d’écouter les morts écouter les battements des portes et des navires
lancinants graves saccadés à la manière du givre
pourquoi pas ouvrir des portes
pourquoi pas relâcher les animaux les fauves hors de soi
un cri
mon râle
un frisson
commence sous la terre la saison des géants
comment faire pour ne pas te perdre
garde sur toi
l’odeur persistante de ceux que tu as aimé toutes ces nuits d’avant
quelques anges
pour mieux vider ta tête de leurs voix