contenir un orbe

le trou qu’il laisse dans le monde est rempli de plaies et de chiens
de branchages et de filles
qui courent
insatiables et sans ventre
david lynch existe dans un jour de pluie que j’invente
pour me souvenir de ses rêves
il porte un parapluie bleu et une chair de vieil homme
derrière son épaule une lune très blanche peuple la rue
ça semble l’unique rue au monde
il s’arrête et découvre que l’air a perdu sa couleur
et que dans son cœur un orbe se tait
il observe la lisière sachant
que ce qui surgit est toujours
déjà là

affirmation pure dans les quotidiennes noyades
la douceur apparaît comme une icône,
une amie ne s’explique pas, ni la douleur
je crois à la tristesse d’une femme
et au voile qui s’enroule autour des arbres le soir venu
un long corps vertige écumant
corps espace d’esprits si vite le long du paysage

la nuit
est un port aux lumières inversées
où le monde se dénude à force d’être secret
d’heure en heure le monde se déshabille
jusqu’à ce que les boyaux des amants éclatent
en extases désolées
comme une route silencieuse sous la chaleur

vitesse éprise et qui se connaît trop
le désir est un appartement de verre où loge une beauté très ancienne
les êtres explosent de ne pouvoir s’ardemment dévorer courir
ce sont tous des enfants, dans tes images je les vois
ils s’aiment et se transcrivent à rebours
dans l’alcool et la fumée et les masques
au fond des cadavres luit une lumière éclatante
qui nous gagne quand on se penche au-dessus des trous

ton regard
trame d’images au service de la Présence
tu marches toujours à mon bras
et ta tête plonge et dévoile
merveilleuse loin dans l’eau
merveilleuse