les jours sont victorieux je suis venue cette fois mouvante derrière ton regard
cachée par l’argile transparente
lovée dans le courant clair
je ne trahis pas les rameaux de ma gorge
ni le sentier des bergers
je défais mes tresses
tes soupirs sont comme des miroirs qui regimbent
je m’élance pilleuse d’anémones dans le haut frisson où tu nages
et dans l’aube tu trembles comme une carcasse ouverte
déployée en surplomb du monde
forme de palais
forme de souverain
forme et non substance
si je tire le fil
une voile claque au départ d’une île
et tu t’effondres sur ma langue comme un rayon de miel
je suis revenue moi l’euphorie et tu m’attristes ô roi de glace
de te croire capable de commettre un meurtre
mes louves mes compagnes te lapent avec douceur
bien qu’elles n’aient rien contre un peu de sang ce qu’elles aiment
c’est le théâtre
les vérités du décor, les intonations, les histoires
la fillette campée bien droite
qui proclame que le roi est nu