Solitude

En écoutant le Grave de la deuxième sonate de Bach pour violon seul interprété par Nathan Milstein.

 

haute et vaste forêt tenue en éveil par les loups
hiver au milieu des feux
les souvenirs tiennent bon
la ville je l’ai laissée derrière moi et j’ai emmené ma solitude
je chemine main dans la main avec une ombre

âcre la cendre se mêle au givre
ta voix de brisure et de falaise
se confond avec le vent

nuée de visages et de sensations de corps de morsures de tressaillements
un grand son noir et qui transperce

tu m’éreintes d’échos et de couleurs froides
je cherche de la lumière dans des petites maisons sur les chemins
en bas des champs de glace
je cherche des traces
des paroles des appels
je cherche ceux qui ne m’oublient pas
mais tu es là toujours
tu ne me laisses pas fuir
tenaille
la fatigue ne suffit pas à t’oublier
je ne suis pas d’ici
je me retranche en moi-même
oraison
épines
avec la peur et toi pour seule frontière

 

24. 06. 14.