grossières racines
horizons pesants
les saules sont nés au chevet des fleuves
seuls
perclus d’orages
ils s’en allaient quémander leurs oiseaux
leurs histoires sont brèves
leurs histoires sont brusques et sans retour
à la limite de nos blessures
ils avaient envahi la nuit cousue de chagrins
la nuit de plus en plus froide et précipitée
de plus en plus grande et usée la nuit
lacérée
tout autour des saules tremblants
• • • • • un chuintement sur la lande
la crue du fleuve à la saison dernière
a recraché vents et frissons
lucioles et
ronces
grossières racines
horizons pesants
dans le matin s’éteignent les oiseaux
dans le matin les saules
s’égarent
vieillissent
n’attendront pas l’orage