Nous marchons à grands pas avec les morts
nous marchons avec les gazelles
nous marchons avec les cigognes
nous marchons à grand coups de graines et de ramilles
si les arbres nous tournent le dos c’est par pudeur
pour ne pas voir les araignées éclore
nous marchons avec les morts et nous avons gardé les restes dans notre poche
mêlés aux cailloux
aux odeurs de doute
nous marchons avec les morts
encore tant d’ombres à écrire
le vent ce soir, et cette écume