Essais d’écriture automatique

Les cours de maths sont propices à des exercices d’écriture automatique. En général, l’association des vingt premiers mots est tirée par les cheveux, lourde et surfaite. Ce n’est qu’au bout d’un certain temps qu’on arrive à écrire de la matière poétique, même si elle reste brute, pas soignée.

Quelques restitutions de cours sur les fonctions homographiques, puis sur les probabilités. 

I.

1ère version, avec simplement les débuts et fins de phrase.
L’oiseau est à venir elle garde beaucoup de saumon et de cheveux dans ses pâturages l’écoute est solide et grandie de vagues effrois. Solitaire le loup, solitaire l’orage et foudroyante l’aubépine lacérée, substantielle la flamme qui mord en secret. Et soudain le chemin se sépare, chœurs d’anges qui trépignent et murmurent. De grandes avancées de cheval des rumeurs des javelots, crachats foules en sang et guenilles elles portent leur étoile comme une hache voilà l’été et son lot de fourmis, de courages et d’ailes capturées. Grandes bougies au centre des tables des harpons des iris et paupières des morceaux des pièces détachées de la quincaillerie ce sont les restes du crépuscule nos chants finissent de faire brûler les sentiers peu à peu au même rythme désabusé et fulgurant que les enfants terribles. Nous nous souvenons de grands banquets et festins jamais sages enivrés débordants camouflés coupables fantasques mêlés de sirènes et de rosiers grimpants, de bière jusqu’à l’aube.
2nde version, mise en page ultérieurement, avec la ponctuation.
L’oiseau est à venir 
elle garde beaucoup de saumon et de cheveux dans ses pâturages 
l’écoute est solide et grandie de vagues effrois. 
Solitaire le loup, solitaire l’orage et foudroyante l’aubépine lacérée, substantielle la flamme qui mord en secret. Et soudain le chemin se sépare, 
chœurs d’anges anciens qui trépignent et murmurent. De grandes avancées de cheval des rumeurs des javelots, crachats foules en sang et guenilles, 
elles portent leur étoile comme une hache — voilà l’été et son lot de fourmis, de courages et d’ailes capturées. 
Grandes bougies au centre des tables, des harpons, des iris et paupières 
des morceaux des pièces détachées de la quincaillerie ce sont les restes du crépuscule ;
nos chants finissent de faire brûler les sentiers 
peu à peu 
au même rythme désabusé et fulgurant que les enfants terribles 
Nous nous souvenons de grands banquets et festins jamais sages, enivrés débordants camouflés coupables fantasques, mêlés de sirènes et de rosiers grimpants, de bière jusqu’à l’aube.

II.

place rouge et blanche à la toute fin de la route, brasier du long voyage, grands arbres sauvages pour crever nos visages ; pour ta culture générale, voici les lions et les orgues et les phasmes jaunissants. Les feuilles de l’aulne sont devenues noires noires noires noir charbon misère. Sédiments de fuites et de roulements le long des routes de campagne, les villages accueillent sans sourciller des hurlements de figuiers.

Grands chemins ruminant leurs rancunes brunes et peu loquaces. Quelques lumières blafardes s’explorent puis mutent en hauts lampions rageurs, détails toujours estampillés de rouge.
III.
crier et réaliser l’ouverture le gouffre le chaos et de grandes marées venues griffer les montagnes. Ces temps-ci l’aubépine se trouve un peu partout et devient commune, notamment dans les caves, sous les roches ; et la mer parle avec des yeux de gazelle, luttant parfois avec les oiseaux.
Les falaises éclatent en sanglots lorsque plus personne ne les voit, le soleil pâlit alors, respectueux sans doute, ô palmeraies sous-marines, à perte de vue, cultures de coquillages, grands ressacs sur les fossiles et les grands cheveux des sirènes.
Les baisers se gardent précieusement dans des bocaux de verre, seuls les enfants sont capables de les vivre.
Les seins des femmes se couvrent de rosée la nuit, dans le désert, et les abeilles viennent y boire ; l’oubli est plus doux encore que le miel. L’amante est seule ce matin, l’aurore a étanché sa soif de dimensions et d’haleines, elle lave mains et pieds avec du savon au lait d’amande. Les rêves mobilisent souvent de grands frissons, mais peu s’en sont accommodés. Cela fait trop longtemps.