à lancer des sorts au soleil depuis les ponts des navires
les yeux hagards déchirés
seule le soir
la nuit entre terre et mer
mon corps est un réseau de rues désertes
je suis toujours dans ce jardin mort discret tranquille
avec une seule rose vieillie qui court le long
des murs
chemin de neige
la solitude je la bois toujours à grands verres
j’observe les animaux
envie leurs griffes
je mange ma propre rage
lancer des sorts au soleil depuis les navires
est un recueillement
rentrer en soi
partir et laisser faire la tristesse
sur chaque crâne
lentement recouvertes de lumière du jour
des libellules
des libellules