été

ma bouche est baignée du sucre d’une nectarine jaune
marée de soleil et de dissonances
la ville a déjà déployé ses végétations mornes, sa poussière. Tremblante de colère tue au fond,
je mange et savoure et m’approche des mouches
je suis un lieu cathédral où se nouent toutes les
avidités / envies de destruction /
je ne m’écroule plus, j’écoute seulement dans le goût collant de l’été
des êtres que je ne vois pas, entièrement dénoués de cheveux de sueur
chanter l’effacement, les coups, la torpeur ;
je respire pour la première fois ;
cette peau c’est bien la mienne, plantée de clous et de bêtes mortes !
je veux frapper frapper frapper
pour dégager ailleurs cent lambeaux de silence
voici ma nudité nouvelle
— elle sa gorge me crie : il faut distordre
mes mains ne s’accommodent pas de mes poèmes
je les lave coulantes de lumière et de jus doré